Nous lisons sans cesse que l’important est le moment présent. Des milliers de livres, de films, d’émissions et d’articles nous rappellent que pour vivre heureux, nous devons vivre au présent. Bien sûr, il n’y a rien de plus vrai. Mais lorsque le passé nous hante, apprécier le présent est difficile, voire impossible. Alors concrètement, que veut dire faire la paix avec son passé? Pourquoi faut-il pardonner sans rien n’attendre en retour? Et enfin, est-il possible de transformer des souffrances passées en forces aujourd’hui? Voilà les trois grands thèmes que nous verrons dans l’article d’aujourd’hui.
Faire la paix avec son passé, c’est apprendre à l’accepter. Lorsque nous tentons de fuire nos histoires passées en évitant d’en parler, en contournant les lieux qui pourraient faire ressurgir des émotions fortes ou en détournant notre attention lorsque les souvenirs refont surface, nous donnons encore plus de pouvoir à notre passé. Tout comme les émotions que nous évitons de ressentir, les histoires du passé prennent beaucoup plus de place si nous essayons de les ignorer.
La seule façon de faire réellement la paix avec son passé, c’est de l’accueillir. C’est d’accepter qu’il fasse partie de notre histoire. Cette attitude d’ouverture envers ce qu’il nous est arrivé nous permet de poser un regard différent sur notre parcours. Nous pouvons ainsi comprendre que les événements qui composent notre route ne nous définissent pas. Chaque événement que nous vivons n’est qu’une étape de notre vie et ne représente pas ce que nous sommes en tant qu’individu. Cette compréhension est la clé pour se libérer du poids de notre passé.
Bien entendu, certaines histoires sont plus difficiles à surmonter que d’autres car elles laissent des marques lourdes et douloureuses. Dans certains cas, l’aide d’un thérapeute est nécessaire pour parvenir à faire la paix avec son passé. Mais quelle que soit l’histoire qui pèse sur nos épaules, il est essentiel de faire le travail nécessaire pour parvenir à l’accepter afin de vivre enfin en harmonie avec soi-même.
Les sentiments de rancœur et de regret sont très souvent la cause de notre incapacité à faire la paix avec notre passé. Lorsque nous pensons à des souvenirs douloureux, ces émotions fortes nous envahissent et nous ne désirons qu’une chose : les faire disparaître au plus vite. En vouloir à une autre personne, à une situation ou à soi-même revient à s’enfermer dans une prison émotionnelle. Et une seule et unique personne détient la clé de cette prison : nous-même.
Lorsque nous ressentons de la rancœur envers des éléments extérieurs à nous-même (des personnes ou des situations) nous avons tendance à espérer — de manière consciente ou inconsciente — des excuses ou des explications. Le problème, c’est qu’en adoptant cette position de victime, nous plaçons notre bonheur entre les mains des personnes qui nous ont blessés. Nous leur donnons le pouvoir de faire en sorte que nous allions mieux et que nous puissions enfin avancer en paix sur notre chemin.
Mais imaginez un instant qu’une personne qui vous ait causé du tort ne s’excuse que 10, 20 ou 30 ans plus tard, ou même jamais? Passerez-vous votre existence entière à l’attendre pour vous sentir enfin léger.e et heureux.se? Tant et aussi longtemps que nous attendons une résolution à une histoire passée qui nous a heurtée, nous ressassons notre souffrance et repoussons notre capacité à vivre heureux dans le présent.
Voilà pourquoi apprendre à pardonner est d’abord et avant tout un acte d’amour propre. Pardonner n’est pas un cadeau que l’on fait à la personne qui nous a blessé. C’est un cadeau que l’on se fait d’abord à soi, une libération du poids de notre passé.
Pour aller plus loin sur le sujet du pardon, je vous invite à consulter notre article Forgiveness as the greatest act of self love.
Nous avons tendance à percevoir les histoires difficiles de notre passé comme des entorses, des erreurs de parcours, des lourdeurs ou des faiblesses qui nous suivent jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, ces histoires, aussi compliquées, douloureuses et chargées d’émotions soient-elles, font partie intégrante de ce qui nous rend unique. Elles font partie d’un chemin qui nous a permis de développer des outils pour avancer dans la vie d’une manière qui nous est propre.
Par exemple, il est certain qu’une personne au passé douloureux aura développé des forces et des ambitions bien différentes d’une personne au passé heureux et facile. Peut-être qu’aujourd’hui, il est plus facile pour elle de gérer des situations difficiles que pour une personne qui n’a jamais connu de problèmes dans sa vie. Peut-être aussi que son histoire aura réveillé en elle une forte empathie pour les personnes rencontrant des difficultés qu’elle connaît bien et qu’elle peut, aujourd’hui, être d’une aide précieuse pour ces personnes.
La plupart des associations venant en aide à des victimes de maladies, de maltraitances ou de tous types de souffrances sont bâties par des anciennes victimes de ces souffrances. Ces personnes se servent de leur expérience pour supporter ceux qui, à leur tour, ont besoin qu’on leur tende la main.
Bien entendu, je ne suggère pas ici que chaque personne qui a souffert puisse se servir de son bagage pour venir en aide au reste de l’humanité. Mais ce qu’il est important de comprendre, c’est que tout ce que nous vivons et avons vécu peut être transformé en véritable force pour avancer à notre manière et en accord avec nous-même.
Et si nous changions notre perspective sur notre passé? Et si nous décidions que plutôt qu’un fardeau, notre passé est ce qui nous permet d’apporter une vision unique du monde?
Comme toujours, nous adorons vous lire. Alors dites-nous en commentaires, que pensez-vous d’apporter cette nouvelle vision à votre histoire? Et si vous partagez également cette vision de la vie, comment cela vous a-t-il aidé.e à avancer dans votre vie?